« Âmes sans cible »
Ce projet a été initié pour donner la parole aux enfants.
À cette génération qui suivra la nôtre et la vôtre,
À cette génération qui est concernée comme personne d’autre,
À cette génération qui souffrira de nos, de vos, de leurs erreurs,
À cette génération qui ne couvrira pas leurs pleurs,
À cette génération qui oeuvrera pour trouver des solutions,
À cette génération qui aura été témoin des inactions,
À cette génération qui ne devrait pas avoir l’âge,
À cette génération qui aura été bercée par les acteurs du naufrage.
C’est sur eux que j’ai décidé de mettre les projecteurs. Eux pourtant si discrets lors de manifestations ou de marches pour le climat.
Ils sont l’essence, l’existence et la raison de cette cause.
Ils sont la réponse au « Pourquoi ? » et au « Pour qui ? ».
Ces âmes qui ne savent qui blâmer, tant les bourreaux de ces causes et erreurs sont inaccessibles. Ces cibles, qui viennent d’en haut, sont impénétrables d’en bas. Mais l’espoir reste, ces âmes sont présentes, le poids de leurs mots est ancré sur des pancartes.
Vous les croiserez à pied, à vélo, dans un métro ou dans un bus, en France ou bien ailleurs.
Le Liban aura été mon deuxième angle d’attaque concernant ce projet.
Il existe une ambiance rare dans ce pays, bouleversante.
J’ai rencontré des endroits vide d’âmes, laissés à l’abandon. J’y ai fait le rapprochement immédiat avec « les enfants des pancartes » en envisageant un destin funeste.
Lorsque je suis au Liban, j’ai cette sensation d’être plus loin encore de ces préoccupations environnementales car c’est d’autres détresses qui prennent le dessus.
Le Liban ne se cache pas et ce sont avec ces nombreuses déchèteries à ciel ouvert que les images peuvent être aussi frappantes et nous emmènent à la réflexion.
On nous occulte et éclipse dès notre enfance la triste réalité sur l’impact de notre consommation.
À travers ce projet photographique, j’ai voulu imposer un face à face avec ces enfants et montrer quelles étaient les vraies visages de cette cause pour le climat sur lesquelles il faudrait davantage s’arrêter.
J’accuse à travers les visages de ces enfants innocents mécontents.
***********************************************************
Commentaire sur la dernière photographie du florilège
***********************************************************
Pour commentaire et anecdote sur l’une des photos de cette série, je vais me fixer sur la dernière photo qui vous apparait et qui clôt cette lecture.
La photographie est divisée en deux parties.
-La première, qui occupe le haut de la photographie, représente deux enfants qui jouent ensemble sur le bord d’une plage.
-La deuxième, qui occupe le bas de la photographie, n’est pas visible pour l’oeil, la pellicule était finie. Cette partie de la plage qu’aurait du figurer sur la photographie était couverte de déchets autour desquels jouaient les enfants.
Cette photographie devait être une image de paysage infernal.
La photographie a décidé de ne pas montrer cette partie, de laisser les enfants à leurs occupations en occultant l’enfer qui les entouraient. Elle a réussi à rendre à ces enfants leur environnement paisible et à participer à sa manière à cette cause.
La photographie a décidé de prendre le dessus sur mon projet, elle nous surprendra toujours.
Personal Project